La vérité sur Isolde
amazone lun 31 mar 2008, 20:51 Le Fabuleux Destin d'Aglaë Poussin
Depuis quelques jours, tu l'auras remarqué, blogonaute averti, un prénom très en vogue flotte de ci, de là, au gré des vents, du flux et du reflet, de la blogomarine. Ce prénom, c'est Isolde. Et souvent, à le lire, tu te demandes bien pourquoi la marée capricieuse rejette sur le sable à treize reprises – au moins, tu ne les as pas comptées – en sept jours, ce précieux prénom. Pourquoi pas Clélia, ou Gina, te dis-tu, avec l'humeur badine d'un jeune del Dongo ?
Eh bien moi, Aglaë Poussin, connue de ci, de là, sous le beau nom d'Agaagla, je puis te révéler les dessous, de couleur délicate et de broderie fine, de cette affaire. Et ce, avant même dimanche prochain, six avril, parce qu'entre midi et treize heures, je ne serai plus là.
Nous étions donc, Il Mastro et moi, dans la chambre à coucher, devisant gaiement d'un voyage futur dans le pays des Goths. Il avait réservé les billets d'avion, et je rêvais à haute voix de Lorelei et châteaux sur le Rhin. De Lorelei en Mélusine, de mystérieuses dames en destinées tragiques, je songeais à l'amour, rêverie fluide s'il en est. Peut-on mourir d'amour ? Sur les ondes de ma pensée arrivèrent bientôt, en cercles concentriques, le pi, euh, le puits où Mélisande laissa glisser l'anneau, puis le fatal navire où fut versé le philtre d'amour à Tristan, et à la fiancée du roi Marc, la blonde Yseult.
À ce moment précis, je fus interrompue : mon ami musicien, plus romantique que médiéval, s'insurgeait contre le choix de ce prénom : « Isolde », me dit-il, « Isolde ! Non mais tant que tu y es, pourquoi pas Wendy et Xave ? »
Interloquée, je ne sus plus que dire. Grande était ma surprise, car je n'aurais pas cru qu'Il Maestro eût cette référence-là ! M'ayant coupé le sifflet, il replongea tranquillement dans ses billets d'avion, épluchant attentivement les conditions générales de vente. Quant à moi, je ramenai la couette sur mes dessous brodés de parme, et décidai désormais de rêver en silence. Non mais !
Des mois plus tard, bien après le retour d'Allemagne, où j'ai pu voir non seulement le Rhin mais encore Bayreuth, j'avais un long trajet à faire seule en voiture. Je quémandai alors quelques disques à Il Maestro, en expliquant que l'opéra souffre assez bien le voyage en voiture, pour peu qu'on en connaisse à peu près le livret. Il extirpa alors de ses étagères, entre le coffret du parfait œnologue (avec collerette à bouteille et tire-bouchon high-tech qui ne foire jamais) et l'étui à lunettes, quelques disques choisis : Mozart, Wagner et Rossini (pas de Verdi, hélas, ma chère My qui l'aime), qu'il me prêta, fort généreusement je dois dire.
C'est ainsi que je découvris la belle Isolde, et que je soumis son nom luminescent au tirage du Dis-moi dix mots du printemps, et qu'il vogue désormais, telle une écume d'or sur la blogomarine des moussaillons participant...
Commentaires
Mouais...
c'est sympa comme histoire, j'aime bien :o)
les références discrètement glissées...
merci Gamacé
nimo ji, peux-tu nous en dire plus ?