Lorsque je l'ai connu, il était puceron. Un garçon de petite taille, sautillant partout, plein de vie, de malice :il n'en fallait pas plus pour mériter ce surnom. Mais je ne l'ai cotoyé en ce temps-là, je l'avoue, que parce qu'il faisait partie de la bande à Vianney (hommage à l'un des héros de Marie-Aude Murail, dans La fille du docteur Baudouin), avec l'insupportable Dylan et le gentil Barnabé. En voilà une bande de copains équilibrée : un gentil (Bettina, sous la plume de Malika Ferdjoukh, le qualifierait de sympa-moche, et Geneviève la tancerait en lui rappelant que ce n'est pas de sa faute s'il a eu un accident !), un insupportable (pauvre Dylan, je suis sûrement injuste avec lui, mais ne l'ayant connu qu'à l'âge bête, j'ai du mal à l'imaginer autrement), un diablotin monté sur ressorts, celui-là même dont il est question aujourd'hui, et un beau gosse, rôle incarné par Vianney dès l'instant où je m'intéressai à lui et lui à moi, première d'une longue série d'admiratrices sensibles à son charme étrange et banal à la fois, Vianney qui éclipsait son adorable frère dans des circonstances parfois cruelles, mais ceci est une autre histoire. Pour le sujet qui nous intéresse présentement, Vianney éclipsa aussi son copain-camarade-de-classe-partenaire-de-tennis, puisque je ne vis en lui qu'un empêcheur de s'amouracher tranquille, à peine moins encombrant que Dylan l'insupportable !

Le deuxième chapitre de cette longue et belle histoire s'écrit quelques années plus tard. J'ai depuis longtemps quitté le collège (tout ceci se passait l'année de mes quatorze ans) et je me moque allègrement de mon cher petit lycéen de frère (Hermanitus, youhou ! C'est quand que tu reviens de ce côté-ci de l'Océan ?), parce que celui-ci a la manie de prononcer le nom de son nouveau copain à tout bout de champ : on dirait moi quand je suis amoureuse ! Hermanitus s'est complètement entiché d'un être manifestement hilarant et génial (et leur rencontre à elle seule mériterait un chapitre, mais je leur laisse le soin de l'écrire !), et je suis tellement occupée à le taquiner que je ne fais pas le rapprochement... C'est eux qui le feront, au bout d'un certain temps seulement. Durant quelques mois, je ne verrai en lui que la nouvelle lubie de mon cher petit frère, un peu envahissant dans les conversations !

Le troisième chapitre commence lorsque les amis d'Hermanitus deviennent mes amis, et mes amis les siens. Je découvre alors non seulement que mon frère est une vraie star parmi les stars, ce qui ravit ma fierté de grande soeur, mais aussi tous les plaisirs de son petit univers, l'humour et la chaleur de ceux qui le peuplent, et notamment les trésors d'inventivité de Gaeti !

Gaeti aux multiples talents, aujourd'hui, depuis que j'ai ouvert ma Zone à tous les vents, est mon lecteur préféré... Et cette intimité-là vaut bien non seulement un quatrième chapitre, mais aussi...

un Joyeux anniversaire !!!