Le changement d'heure me perturbe encore. De toute façon, entre mes trois réveils (puisque mes élèves viennent de m'en offrir un autre qui fait aussi calculatrice calendrier et thermomètre... on n'arrête pas le progrès), l'un en avance, l'autre en retard, la pendule en dents de scie que je n'ai pas encore eu le courage de décrocher (et si elle me mordait ?), l'horloge de l'ordi qui elle se règle toute seule, les cloches de la cathédrale, l'horloge de la voiture qui n'est jamais à l'heure (mais si ! Seulement c'est l'heure du soleil ! C'est nous qui ne sommes jamais à l'heure !) et, last but not least, mon pendentif cadran solaire qui ne marche que le jour, et ce, à condition de savoir où est le Sud... comment voulez-vous que je m'y retrouve ? Voilà plusieurs mois que je fais cours sans montre (depuis que mon bracelet-montre-élastique-à-cheveux Britney spears a défunté, très exactement), au jugé, en me fiant aux élèves quand je veux vraiment savoir. Ce qui leur permet de grignoter allègrement, j'en suis sûre, sur les pauses ! Voilà plusieurs mois que je ne suis plus très ponctuelle, même si ça s'arrange... Bref, depuis des mois, on ne se voit plus trop, le temps et moi...

Alors en plus, si on nous change d'heure ! mais c'est un coup à se croiser, c'est un appel aux rendez-vous manqués ! Que dis-je, c'est un appel ? c'est une invitation ! Adieu monsieur le temps, nous n'avons désormais plus grand chose à nous dire, mieux vaut nous séparer... (sur l'air fameux du Déserte heure...)

je m'égare (préféréçonselledegayakéselderabastinsssssssss), revenons à notre histoire.

La nuit dernière, alors que je travaillais à la mise en place de cette page, j'ai vraiment eu le vertige de l'heure perdue, celle qui n'a pas existé. Il était une heure, une heure et quart, une heure et demie... quand tout à coup soudainement il fut trois heures dix ! Certes, il était tard, je le savais. Mais pas si tard ! Et ce temps, où était-il passé ? D'ordinaire, je dors, à l'heure où l'heure disparaît. Et le matin, quand je m'éveille, elle n'est plus, et c'est comme les paquets au matin de Noël : quel mystérieux X a profité de notre sommeil pour se glisser dans la maison et garnir nos souliers ? On prétend qu'il porte manteau rouge et barbe blanche. Mais le voleur du dernier samedi de mars, trois mois plus tard, celui qui circonvient les horloges et nous dérobe une heure, cette fois-ci, j'avais les yeux ouverts, et je ne l'ai pas vu passer ! Il doit avoir un habit noir et des manières de félin pour s'en aller inaperçu, son heure sous le bras...