Cher TBl,

toi qui débouchonnas, il y a de cela quelque temps, la clé de l'annulaire droit, soi-disant pour mon bien; toi qui cachas le petit bouchon soi-disant dans la housse où je ne l'ai jamais revu,

je te maudis.

Je te maudis jusqu'à la treizième génération parce que j'ai exploré l'intérieur de l'étui jusqu'à en décoller l'intérieur sans pour autant le retrouver.

Je te maudis jusqu'à la cent-soixante-neuvième génération, parce que mon pauvre doigt n'étant ni plus long ni plus gras qu'autrefois, je ne parviens toujours pas à bien boucher ce fichu trou.

Je te maudis jusqu'à la deux mille cent-quatre -vingt-dix-septième génération, parce que cette fichue partition est pleine de ré dièze et de mi bémol, notes qui nécessitent, comme tu le sais fort bien, l'obturation de ce trou-là...

Comment veux-tu que je joue de la flûte sans mi bémol et sans ré dièze ? hein ?

Comment veux-tu que je déchiffre avec justesse une œuvre difficile et que je dois chanter demain, si l'air s'échappe sous mes doigts?

Débouchonneur de malheur, si je t'attrape, prends garde à tes pédales, à tes amplis, à tes cordes, et à tes guitares...