On a vu passer l'Avion
amazone mer 29 aoû 2007, 18:14 Le Fabuleux Destin d'Aglaë Poussin
Vous n'ignorez plus désormais (depuis quelques minutes) que je possède, fracassante révélation, une belle-famille.
Celle-ci étant actuellement en vacances par chez Il Maestro, moultes activités familiales sont au programme, et notamment le soir vers 19 heures et jusqu'à ce que sommeil s'ensuive (et j'ai pris quelques kilos dans cette affaire !).
Or hier au soir, par extraordinaire, l'activité familiale prévue n'était pas un repas mais une sortie afin de voir passer l'Avion (un peu comme on regarderait passer le train si on était un peu plus bovidé).
Pour ceusses qui l'ignoreraient, dans ces contrées il arrive que l'Avion passe non pas dans le ciel comme à l'accoutumée, laissant derrière lui un joli sillon blanc très poétique, mais au ras du sol, et en plusieurs morceaux (qui restent néanmoins de belle taille).
Pour l'occasion, les villageois résidant sur la trajectoire mettent leurs plus beaux atours, et se massent au bord de la route pour le regarder passer.
Pour l'occasion, l'unique café reste ouvert assez tard, et les discussions sont animées.
L'Avion qui passe est un événement. Des jeunes, des vieux, des enfants et des entre-deux, assis sur les marches de la place, accoudés aux barrières, tous sont venus voir, et en attendant la distraction de la semaine, discutent, commentent le retard, le rythme, l'organisation, la taille... Je pense aux enfants de maintenant de ces petits villages, qui vont grandir au rythme des nocturnes passages de l'Avion. Je voudrais bien avoir vingt ans de moins et voir de bien plus bas ces gigantesques ailes, et comment ça s'appelle déjà ? ce qu'il y a à l'arrière... le plus impressionnant.
Hier soir, par chance, nous avons eu droit en plus à un magnifique son et lumières, juste pour nous faire patienter : Zeus était en colère et la foudre est tombée de plus en plus près de nous, de plus en plus fort, avec des éclairs extraordinaires et des coups de tonnerre saisissants. La pluie a commencé à tomber, grosses gouttes d'orage clairsemées mais bien lourdes, et puis de plus en plus serrées, et tout le monde regardait le ciel en espérant éviter la pluie torrentielle qui ne nous laisserait pas d'autre choix que d'abandonner notre poste et nous réfugier à l'abri... Finalement tout le monde a tenu bon : c'est que l'Avion ne passe qu'une fois par mois !
Les gyrophares ont tournoyé, le mégaphone a lancé quelques mots inaudibles, le convoi est passé, les flashs - cette fois-ci des appareils photo - ont crépité, et puis chacun, ruisselant, essuyant dûment son matériel, a vite rejoint qui un abri, qui la voiture, pour repartir dans le sillage mouillé de l'Avion en morceaux...
Commentaires
Moi ce que j'en dis c'est que ça c'est marrant alors, le coup de l'avion qui passe en mille bouts (expression empruntée à un ancien camarade de classe, italien, qui disait en parlant d'une chouette houature toute ronde, toute colorée et toute petite qui venait de sortir des cerveaux de nos géniaux ingénieurs en automobiles d'alors, ça devait être en l'an mil-neuf-cent-quatre-vingt-seize : "c'est bien joli ces t*****, mais t'y file un coup de pied ça se pète en mille bouts". Autrement dit, c'est de le de-mer c'te gnole-ba). Je savais pas que ton Jules il habitait près du passage de l'Avion.
Et le gros truc tout derrière, ça serait pas-t-y genre l'aileron, tout simplement ?
Peut-être, mais ce n'est pas là le mot qu'a employé Belle-Maman, pues no sé.