Mes petits petits (pas si petits que ça quand même...) ont aimé le livre que je leur avais donné à lire ces vacances.

Souvenez-vous de vos années-lycée : les livres imposés par le/la prof, avec des tonnes de pages écrit tout serré sans images et des tonneaux de descriptions ennuyeuses à mourir... et vous comprendrez mieux le challenge, comme on dit quand on est branchouille.

Assurément (plutôt que certes : sinon le hareng sent la caque - clin d'oeil aux initiés) je n'avais pris qu'un risque modéré en ne leur soumettant pas un roman du XIX° mais du XX°, je l'avoue, qu'est-ce que c'est démago... Que les puristes se rassurent : ça viendra ! (en même temps, ils viennent de se coltiner du Maupassant, il faut savoir varier les plaisirs !) Mais la même expérience l'an dernier avec Queneau (Zazie dans le métro et/ou Les fleurs bleues) n'avait eu un qu'un succès modéré, et j'attendais avec curiosité leurs réactions...

Il y avait ces derniers jours chez ma maman une jeune fille de nos amis, élève de seconde Ailleurs, qui se plaignait de devoir lire L'éducation sentimentale, alors que sa copine, élève Ici, dont la géniale prof de français quant à laquelle je tairai son nom (gniarf gniarf, que c'est bon les fleurs en janvier...), elle, avait à lire un truc trop bien, ça a l'air trop bien...

Donc si vous voulez lire un bon roman pas cucul, drôle, écrit trop bizarre, voire selon certains mal écrit - horreur ! - mais vachement émouvant quand même, mes secondes vous recommandent La vie devant soi de Romain Gary/Emile Ajar.

En plus, rien que l'histoire du livre, prix Goncourt hors concours, c'est une entourloupe assez stupéfiante. Et pour ceux qui ont vraiment la flemme de lire et/ou du repassage à faire et/ou des trajets en voiture, ça existe en cd, et c'est vachement trop bien !

Post scriptum : à propos de Flaubert et de son éducation sentimentale : commentaire du papa : c'est normal de ne pas l'aimer à 15 ans, moi c'est à 30 ans que j'ai commencé à aimer ça... question de la fille aînée (jeune prof mais pas de lettres - personne n'est parfait hi hi hi) : alors pourquoi le leur faire lire à 15 ans ? réponse de la prof de lettres, qui s'est parfois posé la question : parce qu'on ne va pas aller les chercher quand ils en auront 30 pour le leur faire lire !!!

La discussion reste ouverte : comment permettre à nos petits petits (pas si petits que ça quand même) d'accéder aux richesses de la littérature dite classique, qui leur semble souvent si éloignée de leur univers, comment leur montrer ce qu'elle peut leur apporter, comment la leur présenter sans (trop) les rebuter... rude ambition, dure mission !