"Je ne me doutais pas que la fiction me rattraperait..."
amazone dim 11 juin 2006, 18:45 Amazorro refait le monde
Ces mots, je les lis aujourd'hui sous la plume de Marie-Aude Murail, mon auteur jeunesse préféré. De quelle fiction s'agit-il ? De son roman Vive la République !, que certains d'entre vous connaissent : je l'ai fait circuler tant que j'ai pu l'an dernier. Pour ceux qui ne l'ont pas lu, pour faire simple, il y est question d'enfants menacés d'expulsion. C'est un roman, la petite communauté finit par déjouer les plans des affreux et tout finit bien...
Aujourd'hui l'affreux est bien réel, il demande à ses préfets de fare du chiffre, affiche de temps à autre une "clémence" de façade mais manifestement, la situation de ces familles ne l'émeut pas outre mesure.
Mais l'objet de ce billet n'est pas de déverser tout le dégoût, l'inquiétude et la colère que m'inspire Sarkozy, mais plutôt de rendre hommage à ceux qui se mobilisent et luttent contre sa politique désastreuse.
Ils ont l'habitude d'écrire pour les enfants. C'est même leur métier. La littérature de jeunesse, avec toutes ses merveilles, c'est à eux qu'on la doit. Leurs livres éveillent et accompagnent nos enfances, et même nos adolescences - moi qui vous parle, n'ai-je pas grandi avec Emilien ?
On s'en doutait, que ce n'étaient pas seulement des professionnels de l'écriture ou de l'image, mais qu'il y avait derrière des humains, des personnes sensibles et généreuses. Que leurs mots n'étaient pas seulement des mots mais aussi des valeurs, des promesses. Des valeurs qu'il faut défendre parce que le monde tel qu'il va, le monde des adultes, le plus souvent les ignore, quand il ne les dénigre pas. Des promesses que la réalité tient si peu, mais eux les tiennent. Merci.
Des textes
Tu n'as pas de papiers? Nous si ! Des papiers couverts d'histoires pour rire, pour rêver, des papiers remplis de dessins, de poèmes... Ils sont pour toi, Aïssata !
(Béatrice Egémar)
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des livres
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... les auteurs illustrateurs défendent leurs lecteurs, et je ne peux que vous inviter à soutenir leur démarche. Infos, pétitions, contributions sur les blogs des collectifs de soutien :
A visiter aussi : le site du Réseau Education Sans Frontières et la pétition nationale : Nous les prenons sous notre protection !
Commentaires
Et si on reflechissait ?
Si des mineurs etrangers veulent se scolariser en France, ils faudrait qu'ils obtiennent un visa d etude et payer la totalite des frais de scolarite pris en charge normalement par l etat francais. On ne devrait pas autoriser des mineurs etranger a etre scolariser si ils sont entre ou reste de facon illegale en France.
Si on veut etre humanitaire par rapport au sud sachant que la scolarite d un mineur etranger non autorise a resider en France coute a la collectivite environ 8000-10000 euros / an cela represente une scolarite pour 80/100 enfants dans un pays du sud. Pourquoi offrir ces frais de scolarite a des familles ne respectant pas nos lois d'immigration et non a tous leurs camarades laisses derriere dans leur villes/ villages au sud respectant nos lois d immigration ?
Exemple d une democratie d Asie du Nord : Taiwan
Rules relaxed for foreign high school students in Taiwan
LEARNING CURVE: The Ministry of Education will now allow foreign students to study here even if their parents are not living in the country
By Jean Lin
STAFF REPORTER
Tuesday, Jun 27, 2006,Page 2
The Ministry of Education yesterday announced that foreign students will be allowed to study in junior and senior high schools around the country.
Previously, junior and senior high schools only accepted foreign students if they were with their parents and had resident status.
According to the amended Regulations for Foreign Students Undertaking Studies in Taiwan (??????????), schools wishing to register foreign students need to report their language and culture curriculums and dormitory accommodation details to local education authorities before the end of November each year.
After an assessment, schools can accept foreign students the following year.
To ensure under-aged students have sufficient finances, parents or guardians living overseas must have an annual income of at least NT$500,000 (US$15,271).
In addition, overseas students under the age of 18 need to have a guardian in Taiwan who does not have a criminal record, said Lin Chi-ren (???), an official with the Bureau of International Cultural and Educational Relations.
Guardians living in Taiwan must provide proof of a clean record to police and financial proof of annual income of at least NT$900,000, Lin said.
Foreign nationals, however, would have to pay higher tuition than locals. Tuition for foreign nationals at public schools would be raised to private school levels, about NT$60,000 to NT$70,000 per semester.
Bienvenue tout d'abord, Thinktwice.
Je veux bien "réfléchir", même si ce n'était pas tout à fait l'objet du billet. (au passage, merci pour cette longue citation en anglais non commentée. Très éclairant, vraiment, très convaincant ! Disons que je n'en tiendrai pas compte et ne répondrai qu'à la partie argumentative de votre commentaire)
Je suis et je comprends bien votre raisonnement, mais il me semble que la question se situe bien en amont, ou alors, bien en aval, de l'entrée illégale en France.
En amont : des problèmes à peu près insolubles. Je ne crois pas qu'on émigre par plaisir, ni qu'on se place en situation d'illégalité, et donc d'insécurité, de gaieté de coeur. Il faudrait s'interroger sur les raisons qui poussent ces personnes à quitter leur pays d'origine. Je ne développe pas, mais il y aurait de quoi.
En aval : où qu'ils soient, en France ou ailleurs, quelle que soit leur nationalité, les enfants ont des droits. Celui à l'éducation, celui à une certaine sécurité, nécessaire à leur développement. Traumatiser des enfants en les déracinant quand ils ont grandi ici (ne pas oublier de considérer les durées à l'échelle d'un enfant : ce qui est court pour nous peut être capital pour eux !) n'est pas le meilleur moyen pour en faire des adultes éclairés ! Ils sont là, ils sont intégrés, le soutien des enseignants et des parents des autres élèves le montre, nous nous devons de les accueillir et de leur offrir ce que nous offrons à nos enfants.
Pour ce qui est d'"être humanitaire", ce n'est pas très joli comme expression : je préfère être humaine tout court ! Ce n'est pas une question de charité mais de partage. Vous êtes mal tombé.
Pour finir, quand il s'agit d'enfance et d'éducation, on ne peut pas raisonner en termes de "frais de scolarité". C'est réduire une importante question de société à des considérations économiques dont il faut bien sûr tenir compte, mais ne perdons pas de vue qu'elles ne sont pas le fond du problème. On choisit d'éduquer sa jeunesse, on investit sur l'avenir des peuples, ou pas. C'est un choix avant tout politique.