Objet du délit : la pochette d'un cd démo subtilisé à un vieux copain qui en a plein. Un groupe dont on ne dira pas que le nom ressemble à celui d'une épice en plus long, avec moins de in et plus de a. Depuis bien quinze jours ce disque traîne sur la table de mon salon - quelque peu dissimulé (qui a dit "englouti" ? Mauvaises langues !) il est vrai par ma toudouliste (j'ai appris un nouveau mot, je l'utilise) - il n'attendait que que je l'écoute (ceci n'est pas un bégaiement et donc n'est pas à considérer comme un reflet de l'émotion pourtant bien réelle que j'éprouvai tout à coup soudainement... mais j'y viens).

Afin d'assaisonner de quelques notes un petit repas assez frugal, j'avise donc l'objet, m'en saisis, et dis : Mon bon monsieur, apprenez qu'un disque est fait pour être lu et entendu. Cette leçon vaut bien une tranche de pain aux noix supplémentaire, sans doute (ahhhhh... le pain de Doudounet... soupir). La pochette, pour montrer sa belle voix, ouvre large son bec et laisse tomber sa proie dans la gueule du loup, euh, pardon, à l'emplacement prévu à cet effet... Je lance le disque tout en grignotant mon rab de pain, et ce faisant, je parcours négligemment des yeux le dos de la dite pochette...

Et c'est là qu'il m'est apparu. Ce nom, qui depuis bien longtemps n'avait pas été prononcé dans mon entourage, ou si peu !

Contact : O. O. 05 *** 06 ***

Disons simplement qu'O. O. est resté célèbre dans notre petite mythologie lycéenne pour son apathie - et le voilà quoi ? imprésario ?!!! Apathie qui atteignit son apogée dans un mémorable épisode, que je ne peux résister à l'envie de vous conter l'histoire dont auquel qui que dont nous en fûmes les témoins oculaires et pas seulement !

Un matin de seconde, en cours d'espagnol avec Monsieur D. (c'est pas bien de critiquer les collègues, mais enfin, à l'époque nous ne l'étions pas, et puis ce Monsieur D. ne dépensait pas lui-même une grande énergie en cours. Assis derrière son bureau, il nous distribuait des croix quand on faisait l'effort de parler en espagnol, sauf qu'il interrogeait toujours les mêmes... bref !).

Ce jour-là, O. O. est arrivé en retard, le cerveau encore tout embrumé. Naturellement, le professeur attendait qu'il présente un billet de retard, visé par la vie scolaire (allez, faites unn effort, vous vous rappelez sûrement encore comment ça marche, un lycée). Cette attente s'est traduite par un simple geste : il a tendu sa main, la paume vers le ciel, ain que notre cher retardataire y déposât le fameux billet... Las ! O. O. ne l'a pas compris ainsi : on lui tendait la main ? Il a serré la main, tout simplement !

Monsieur D. était quelque peu déconcerté, vaguement mécontent peut-être. Nous, la classe... nous nous tordions de rire ! O. O. surpris de nos réactions : Hein ?...

Voilà donc un des hauts faits de notre geste lycéenne, ressurgi très inopinément à l'examen d'un disque... qu'il va falloir que je remette d'ailleurs, car il s'est arrêté et je ne l'ai pas écouté... je vous racontais !!!