(admirez au passage la claudicante allitération SVP), je leur ai distribué cet après-midi un bon texte bien vitriolé subversif comme je les aime, à savoir La Ballade des gens qui sont nés quelque part, du Grand Georges.

Quand les ciseaux eurent fait leur ouvrage (le dit texte se présentant, pour cause conjointement d'économie de papier et de flemme de massicot, en deux exemplaires par page) et que la classe fut enfin plongée dans la lecture silencieuse (silencieuse est un bien grand mot dans cette classe...), quelques réactions, demandes de précision sur la prononciation de certain nom propre (...), je commençai à entrevoir les dangers inhérents à l'entreprise...

En effet, dès le septième vers de la deuxième strophe, on apprend que des gens viennent de Montcuq : et c'est où madame ? ça existe vraiment ? euh oui, dans le Cantal je crois... Non madame dans le Lot, près de Cahors (y en a qui s'y connaissent)

Vous imaginez bien que ça les a beaucoup fait rire... Mon but étant de réfléchir un peu avec eux sur le sens et la portée de la chanson, et non de prolonger dans mon cours la joyeuse pagaille locale annuelle avinée (celle-là même qui mit en fuite la farouche Amazone), je me suis abstenue de faire remarquer que question nom de ville, la nôtre se posait là !

Moyennant quoi nous avons pu clôturer cette séance sur de grands mots tels intolérance, xénophobie, racisme... Fini la rigolade avec Tonton Georges, place aux grands discours sérieux-et-argumentés !

En tout cas, Monsieur Bras-croisés-j'en-fous-pas-une était ravi de connaître la chanson, à tel point qu'il me fut difficile de l'empêcher de la chantonner (oui mais bon y avait suffisamment de brouhaha comme ça, au fur et à mesure que chacun-e arrivait au fameux septième vers de la deuxième strophe... et pourtant c'était bien la première fois de l'année que je l'entendais, çui-là...)